« L’ébranlement des nerfs lui-même » : lire la peinture de Lily Briscoe avec la phénoménologie

Naomi Toth

Résumé


Dans To the Lighthouse, les questions épistémologiques sur lesquelles médite Mr Ramsay, le philosophe, semblent incompréhensibles à Lily Briscoe, l'artiste. La réalisation de son tableau cependant explore manifestement les mêmes questions mais par d'autres moyens. On peut alors lire le projet esthétique de Lily avec la philosophie, et plus précisément encore, c'est l'argument de cet article, avec la phénoménologie. L'article examine les points de convergence et de divergence entre la description que Virginia Woolf propose de la création artistique et la philosophie de Edmund Husserl et de Maurice Merleau-Ponty, en particulier en ce qui concerne les relations entre la perception et la connaissance, le sujet et l'objet, le visible et l'invisible, la présence et l'absence. Tandis que la phénoménologie permet d'éclairer certains aspects de la réalisation du tableau par Lily, la représentation de ce processus interroge en retour certains principes phénoménologiques, notamment lorsqu'est mise en scène la paradoxale capacité d'un passé dont l'absence est irréversible à structurer le présent de la perception dans un tableau qui est aussi une élégie.

 

 


Mots-clés


Woolf, Virginia; To the Lighthouse; Esthétique; Perception; Visible; Invisible; Chair; Réflexivité; Réversibilité; Elégie.

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